vendredi 1 février 2013

Le prince charmant ...


À 20 ans je me suis donc retrouvée seule avec mon enfant. Psychologiquement ça a été très difficile. Je pensais que jamais je ne réussirais à refaire ma vie car j'étais déjà maman.
Durant les 6premiers mois de mon célibat j'ai profité. Je n'ai pas été très sérieuse et je n'avais de toute façon pas envie de m'engager. Parallèlement à ma vie facile j'étais inscrire sur le fameux meetic, "lieu" où j'ai rencontré David. Je le trouvais miam ! (Ça c'est de la description ^^). Nous nous sommes rencontrés et avons partagé 3 mois ensemble. Il me laissait pensé qu'il voulait aller très loin avec moi. Je l'ai cru, j'ai eu tord. Notre histoire c'est fini sans qu'il ne me le dise. Plus de nouvelles du jour au lendemain ... J'ai donc pris le taureau par les cornes et l'ai quitté. J'ai au moins la satisfaction de ne pas m'être fait plaquée LOL ! Même si bien sur c'était évident.
Après cette rupture qui m'a fait énormément souffrir j'ai cessé ou presque de m'alimenter. Disons que je picorais ... Et de ce fait j'ai perdu énormément de poids en très peu de temps. A peu près 15kg en 3 semaines.
Je m'étais fait la promesse que maintenant c'était fini de rigoler et que ces messieurs allaient en chier des ronds de chapeaux si ils voulaient m'avoir ! J'avais envie qu'on me respecte et qu'on m'aime sincèrement ! J'étais pleine de bonne résolution, finit de tomber amoureuse de n'importe quel connard !
C'est donc tout naturellement que 3 semaines après ma rupture avec David je suis tombée raide dingue de l'homme qui allait devenir L'HOMME de ma vie.
Sébastien et moi nous nous connaissions depuis quelques mois. Je l'avais rencontré quand j'étais enceinte. Il vivait dans le même quartier que moi depuis l'enfance mais nous ne nous étions jamais parlé avant ça. C'est sur Caramail que nous avions échangés nos premiers mots et nous étions devenu confidents. J'étais toujours avec le père de mon fils, il n'y avait rien d'ambigu entre nous, mais à ma séparation j'avais cessé de lui donner des nouvelles et je ne pensais plus trop à lui. Nous ne nous étions pas revu depuis plus d'un an ce jour là.
J'étais avec une amie sur la piste d'athlétisme près de chez moi. Nous avions décidé de faire un peu d'exercice. A côté deux garçons jouaient au basket.
Notre séance fini au bout de 5 minutes LOL, nous étions installées pour fumer (rooooh c'est bon je sais) et ces garçons ce sont rapprochés de nous.
J'ai immédiatement reconnu Sébastien et mon cœur c'est mis à battre la chamade. Je ne sais pas pourquoi ce jour là j'ai ressenti tant de chose alors qu'avant je ne ressentais rien, mais j'ai définitivement eu un coup de foudre. Et je me suis laissée entendre que lui aussi ^^.
Je ne sais pas si vous croyez au destin, au karma, mais moi la vie m'a appris à y croire. Ce jour là je devais être là et nulle part ailleurs. Ce jour là ma vie allait changer.
Sébastien était super heureux de me revoir. Nous avons passés une bonne partie de la soirée à parler les yeux dans les yeux. Ce moment était extrêmement romantique ! Je ne l'oublierais jamais !
Pendant 15 jours nous avons flirté ensemble et le 12 mai 2003 j'ai reçu le premier baisé d'une longue série !
La vie m'a offert un conte de fée. Ce conte de fée qui me faisait tant défaut même dans mes rêves. Ces dix dernières années, j'ai été aimé d'un amour que je vous souhaite à tous. J'ai été respectée, comprise, écoutée, consolée, rassurée, ... J'ai reçu l'amour.
Je vous disais au début de mes récits que je me sentais riche ! Cela n'est pas sans raison. Quand on rencontre ce genre d'amour tout devient évident. En un instant le monde ne tourne plus que pour vous. La vie devient belle et chaque problème devient misérable. Je ne dis pas qu'il n'y a jamais de doute ou d'erreur, mais il y a une telle confiance, une telle abnégation de sois pour le bien de l'autre que c'est vraiment magnifique.
La vie a été difficile pour moi. Je suis toujours restée optimiste et j'ai eu raison de l'être mais mon âme était blessée à notre rencontre. Je peux même dire qu'elle était saccagée. Mais cette amour qui m'était offert m'a permis de guérir doucement de chacune de mes blessures. Je pourrais faire l'éloge de mon amour pendant des heures, que je n'en aurais pas encore fait le tour.
Sébastien a su être patient avec moi, avec les difficultés que j'avais concernant mon corps notamment. Je ne suis pas restée avec la belle silhouette que j'avais à notre rencontre mais malgré tout il m'a toujours aimé inconditionnellement. Jamais il ne m'a dit ou laisser croire que mon corps le dérangeait et dans ces yeux j'étais si belle que j'ai commencé à y croire.
Je me suis reconstruit sous sa bienveillance pour devenir une femme assumée. Alors oui je suis grosse mais j'ai eu la chance d'apprendre à respecter ça, à accepter mon corps, mon état et à en faire une force. J'ai pu relever la tête et emmerder les moqueurs. J'ai pu me sentir la plus belle femme au monde, la plus sexy et séduisante. J'ai repris des forces.
Je ne vous dirais pas que ce cheminement a été facile, il a même était plutôt long. On ne guérit pas de tant de mal en claquant des doigts mais en faisant un pas après l'autre. La vie m'a donné la chance de trouver une personne qui me permette de soulager mes blessures, ce qui n'est pas donné à tout le monde, et je peux vous dire que je savoure ma chance.
J'aurai pu rester comme je suis, me contenter du regard amoureux de mon homme, mais j'ai constaté qu'au fil des années mon poids ne cessait de monter. J'aime être ronde, je me trouve jolie ainsi et je n'ai aucune idée de ce à quoi je pourrais ressembler si je faisais 60 ou 70 kilos, mais l'avenir me fait peur si les choses ne changent pas.
Toutes ces années j'ai pensé à l'anneau et ces dernières années à la sleeve mais j'avais très peur. Peur de cette intervention durant laquelle je ne me réveillerais peut être pas, peur de devenir une autre personne que je ne reconnaisse plus et que je n'aime pas. Peur de l'échec aussi ! Mais la peur de mourir prématurément d'un infarctus ou de ne plus pouvoir marcher à cause de trop de poids a été plus forte que les autres peurs.
Donc, un an après mon accouchement j'ai décidé de me lancer vers une sleeve ...

mercredi 23 janvier 2013

Un zest de changement ...

Après le collège s'en vient le lycée. J'y ai fait ma rentrée avec ma meilleure amie. Nous n'étions pas dans la même classe mais ça nous a semblé plus facile à deux. 
Nous avons vite trouvé nos marques et nous nous sommes fait un bon groupe d'amis communs. Au moment des pauses c'était toujours sympa de se retrouver tous ensemble. 
C'est une époque où je me suis senti acceptée. J'en ai profité pour essayer de devenir une fille. C'est venu assez naturellement à vrai dire, mais quand je repense à mon look j'ai juste envie de me cacher LOL ! Bon en même temps on apprends pas a être une fille du jour au lendemain et quand on est grosse la mode c'est loin d'être une évidence. Bref je me suis cherchée et j'ai fait avec les moyens du bord pour parvenir à mes fins ^^. 
Pendant ces deux années j'ai eu un coup de cœur, sans que j'en sois amoureuse je crois. Heureusement d'ailleurs car il tournait beaucoup plus autours d'une de mes copines que de moi. Quelques années plus tard nous nous sommes revu et il s'est passé quelque chose, mais pendant ces deux ans rien ! Le calme plat côté amour. Ce n'était pas trop difficile à gérer, j'étais rodée ! 
Puis le lycée c'est arrêté et cet été là il s'est passé un petit miracle. 
Je crois que je suis devenue une femme. Mon corps a clairement changé. Mes rondeurs sont devenus sexy. Mes goûts ce sont (enfin) affinés. Les hommes ont jetés sur moi des regards bien plus qu'amicaux. Ça a été l'été de la revanche sur la vie LOL. J'en ai profité de ma séduction toute nouvelle et il faut dire que j'ai eu beaucoup de conquêtes. 
Mais ça a surtout été l'été (été l'été c'est pas évident évident je trouve ^^) pendant lequel j'ai rencontré le père de mon premier enfant. 

On s'est rencontré sur le quai d'une gare. J'y attendais mon train avec une amie, lui se trouvait de l'autre côté des voies. Il nous a interpellé "hey les filles, vous n'auriez pas une cigarette ?" 
J'avais une cigarette. 
C'est drôle quand on y pense de voir comment un simple détail peut changer une vie. Et si je n'avais pas fumé, et si je n'étais pas sortie ce jour là ? Je crois qu'on ce l'est tous dit un jour, ce fameux et si. N'empêche que j'aurai mieux fait de ne pas sortir ou de ne pas fumer, ou même les deux tiens. 
J'avais donc une cigarette que je lui ai donné. Il est venu s'installer près de nous. Il ne parlait qu'à moi. Un Ptit mec, speed, joyeux, et plus vieux que moi. 
J'avais 18 ans, lui 28. 
Quand mon train est arrivé il m'a donné son numéro. 
Je ne savais pas si je devais le rappeler. En tant que fille ce n'est pas trop notre truc il faut dire. Mais j'ai rappelé une semaine après ... "Et si je n'avais pas rappelé ...?
Je suis tombée folle amoureuse de lui. Je n'en comprend plus les raisons aujourd'hui mais à l'époque ça me semblait évident. Nous n'avions clairement pas grand chose en commun mais je crois que nous étions aussi torturé l'un que l'autre. 
Cette relation m'a fait faire de mauvais choix. J'ai perdu ma place en entreprise quatre mois après la rentrée et de ce fait ma place dans mon école. 
J'ai donc abandonné mes études pour trouver un emploi, ce que j'ai fait rapidement. 
En décembre (le 24 oui oui) j'étais renvoyée de mon entreprise, le 12 janvier je signais un CDI chez Club-internet ! (Ah ... Que j'ai aimé ce boulot). En mai nous emménagions ensemble après 6 mois de relation. 
On passait notre temps à s'engueuler. Je l'aimais mais lui il me disait souvent "je te dirais que je t'aime quand tu sera moins grosse". J'étais blessée bien sur mais je l'acceptais sans broncher. Qu'est ce qu'on peut être stupide à 18 ans ! 
Peu de temps après notre installation je suis tombée enceinte. Non pas que je ne me protégeais pas, mais comme certaine femme, chez moi la pullule n'avait pas été efficace. Du fait de sa situation précaire il ne voulait pas que je garde l'enfant, mais pour moi il était impossible d'avorter. Nous avons donc décidé de le garder mais ma grossesse allait connaître bien des soucies. 
En décembre, suite à de multiple problème psychologique (qu'il avait déjà eu par le passé) j'ai du le faire interner en psychiatrie avec l'aide de sa famille le soir de Noël (je ne rentrerais pas dans les détails). Durant mon 6eme mois de grossesse il était donc interné et moi toujours aussi amoureuse je me rendais chaque jour à l'hôpital psychiatrique. J'ai vécu un petit enfer. J'étais jeune, enceinte, seule. 
Ma famille n'a jamais compris cet amour et il est évident que je les comprend maintenant mais moi je ne voyais pas tout le mal que cette relation me faisait. 
Il est resté un mois là-bas. A sa sortie c'était un légume, shooté à mort par les cachets.  
Notre fils est né deux mois plus tard, le premier homme de ma vie. 
J'ai du reprendre le travail au trois mois de mon fils et le confier à son père (faute de nourrice) qui lui ne travaillait pas. Mon frère n'était pas loin pour veiller au grain et il me rapportait tout un tas d'horreur. Il était abjecte avec notre enfant. Ne le supportant pas et ayant peur j'étais souvent absente au travail pour veiller sur mon petit.
Au 6 mois de mon fils, j'ai eu un déclic, je l'ai quitté. 

Avec le recul j'ai compris que cette relation n'aurait jamais eu lieu si j'avais eu confiance en moi. Quand j'étais petite je pensais qu'on ne m'aimerait jamais et avec lui j'avais eu l'illusion qu'on tenait à moi. Même ces méchancetés ne me blessaient pas vraiment, j'avais entendu tellement plus méchant ! Mais je n'avais pas encore compris qu'en amour on ne fait pas ces choses là. Bien heureusement j'ai eu le déclic. Il ne m'a fallu qu'une seconde pour tirer un trait sur lui. Toute la souffrance de ces deux années m'est remontée au visage et j'ai réalisé que je ne voulais pas de cette vie pour mon enfant. 

Je suis retournée vivre chez mes parents avec mon fils, deux mois après notre séparation. Il ne voulait pas quitter l'appartement, moi non plus, mais la situation devenait très dangereuse pour mon fils et moi. Je suis donc parti du jour au lendemain en abandonnant tout derrière moi. J'avais 20 ans ... 

lundi 21 janvier 2013

Un nouveau départ ...


Mon calvaire avait donc pris fin. J'étais en territoire inconnu, où personne n'avait d'à priori sur moi. Je ne suis pas restée longtemps dans ce collège, peut être trois ou quatre mois. 

J'étais parti vivre chez mon grand-père et j'allais donc au collège près de chez lui. Le collège Delalande à Athis-Mons pour ceux qui connaissent. 
Je me souviens du premier jours, j'ai débarqué dans ma classe comme un cheveux sur la soupe. J'étais très intimidée et pleine de craintes. Je crois que les gens n'ont pas fait trop attention à moi, et je n'ai pas le souvenir qu'on m'ait regardé comme un monstre. 
A la première pause de la journée je m'étais mise dans un coin du hall et j'assistais à un balai incessant de curieux qui venaient me demander si c'était moi la nouvelle. J'aurai bien aimé être une petite sourie ce jour là LOL. Je crois que j'ai gardé ce statut de nouvelle jusqu'à la fin de l'année. 
J'ai coulé là-bas des jours paisibles, non pas que je n'ai jamais eu de soucies avec aucun élève, mais je n'ai jamais subi d'insultes ou de violences concernant mon physique. Je m'y était fait une bonne amie et de bon camarade. C'était un autre état d'esprit que mon premier collège, un état d'esprit qui m'a permis de reprendre des forces, de recommencer à zéro. Mais c'était une solution temporaire et j'allais devoir à nouveau remettre les compteurs à zéro. 

Mes parents m'ont donc trouvé un nouveau collège, à Melun. Le collège Jeanne d'arc. Il a été décidé que je redoublerais ma cinquième, cette coupure ayant fait du tord à mes résultats scolaires. 
J'ai donc fait ma rentrée là-bas, toute neuve. Dès le premier jour je me suis fait une amie, qui comme moi était nouvelle. Et j'ai fait mon bonhomme de chemin tranquillement. 5ème, 4ème puis 3ème ... J'y ai rencontré des amis génial. 
Mon poids lui aussi a fait son chemin. Je n'ai cessé de grossir. Je ne sais plus très bien combien je pesais et il faut dire que je ne m'y intéressais pas vraiment, mais j'étais l'une des filles les plus grosse de l'école. Mon look si on peut l'appeler ainsi , n'avait rien de féminin. Je portais les vêtements de mon grand frère, des baggis, des baskets, de large tee-shirt. Même si la vie était bien plus paisible pour moi, je ne supportais pas mon corps et ma prière au bon dieu était toujours d'actualité. 
Ces années collège ont été belles. Sans doute les meilleurs de toute ma scolarité. J'ai reçu des insultes sur mon poids mais rien qui m'ait marqué au point que je m'en souvienne parfaitement et il faut dire que j'avais désormais une grande gueule et que je n'hésitais pas à répondre ! Je crois que j'étais devenu une sorte de petite frappe, inoffensive certes, mais pas faible. Une espèce d'hybride à mi chemin entre le chien qui grogne et l'homme virile LOL. J'avais une bonne bande de copines qui me donnaient beaucoup d'assurance et je m'étais promis à moi même de ne plus être une victime. J'avais donc tenu cette promesse !

A cette époque ma mère, mon médecin, ma famille, s'inquiétait de mon surpoids. Ma mère me disais tout le temps à table de faire attention, de ne pas me resservir. Toute ma famille mangeait bien et moi aussi. Il était impossible pour moi de me restreindre et quand j'y arrivais je mangeais ensuite en cachette. La nourriture était devenu une obsession. C'était mon réconfort, ma meilleure amie, ma pire ennemie. Je n'arrivais pas à contrôler mes pulsions de gourmandise. J'en ai passé des jours à culpabiliser d'être si faible, mais rien n'y a fait ... J'étais droguée au plaisir du palais ! 

Il va sans dire que les garçons ne me courraient pas après. J'ai bien reçu des compliments de plusieurs d'entre eux du style "Cynthia c'est dommage que tu sois grosse, tu as un joli visage". (Oui je classe bien cela dans la case des compliments. Bon je ressentais aussi de la colère à entendre ça, mais au final ça me laissait heureuse. C'est déjà ça d'avoir un beau visage non ?) Mais bon les jeunes ne s'affichent pas avec les grosses qui s'habillent comme leurs frères LOL.


J'ai tout de même rencontré un homme à cette époque, qui est resté dans l'ombre. Il a été le premier. Pendant plusieurs mois j'ai partagé des moments avec lui mais il était déséquilibré et bien sur il ne m'a jamais présenté à quiconque et n'est jamais venu quand je prévoyais de le présenter à une amie. Ça c'est fini comme ça a commencé, sans bruit, sans peine même. J'ai vite compris que je n'étais pas vraiment amoureuse ou en tout cas j'étais déjà habitué à son absence et la rupture ne m'a pas fait de mal. Au fond de moi je devais savoir qu'il n'avait rien pour moi. 

C'est une période durant laquelle je m’interrogeais longuement sur mon avenir amoureux. Dans mon esprit il était impossible qu'un homme veuille de moi un jour. Quand je dis impossible je n'exagère rien. L'avenir n'aurait rien à m'offrir de ce coté là. Je me laissais aller à rêver au prince charmant comme nous le faisons toute, mais je ne me faisais pas d'idée quand même. 
Dans ma classe il y avait des garçons très mignon. Je n'ai pas été amoureuse de l'un d'eux en secret mais j'enviais les filles qui avaient leurs faveurs. Je regardais mes camarades vivre, s'aimer, se bécoter. 
J'avais une très bonne amie dans ma ville, qui l'est toujours d'ailleurs, qui était très belle. Les garçons lui courraient après. Quand j'étais avec elle j'avais l’impression d'être invisible. Ça ne me dérangeait pas vraiment, je préférais ça aux réflexions douteuses. 

J'ai vécu l'amour par procuration. En voyant toutes mes amies vivre leurs premiers émois. Mais les choses allaient bientôté changer ...

dimanche 20 janvier 2013

C'est l'histoire qui commence ...

Puisque toute histoire a un début, je pense que c'est par là qu'il faut commencer. Je ne rentrerais pas dans certains détails de ma vie qui n'ont aucun intérêt ici, mais je vous parlerais de mon chemin dans la vie. Ce chemin qui m'a conduit à la sleeve. Allez zou, soyons foufou ! C'est parti !!



Je suis née il y a 30 ans en Île-de-France. J'ai eu une enfance très mouvementée, mais pas malheureuse. Disons qu'il y a eu des gros bas et quand même pas mal de haut. J'ai toujours été assez optimiste, même enfant. A prendre les choses du bon coté, à relativiser. La vie m'a appris à penser, à ne pas avancer dans l'ignorance, l'inconscience. Jusqu'à mes 10 ans j'ai été une enfant joyeuse, même si très boudeuse LOL. Dynamique, sociable, intéressée. Puis il y a eu le collège … Je crois que c'est le collège qui a créé une brisure dans ma vie que je n'ai jamais su réparer seule.



Jusqu'à mes 10 ans je ne souffrais pas de problème de poids. Je crois que vers 8 ans j'ai commencé à devenir rondouillarde sans que ce soit alarmant ni hors norme. J'étais juste une enfant bien vivante et il faut dire que chez moi on ne mangeait pas souvent de la salade ^^.



A 11 ans je suis entrée au collège donc. Je me suis retrouvée dans la cage aux loups. Ça a été le début de ma descente aux enfers.

Il n'y a pas plus méchant qu'un enfant et j'ai fait les frais de cette méchanceté chaque jours pendant deux ans. Comme je vous le disais j'étais ronde. Quand je revois les photos de moi à cette époque je me trouve toute jolie, angélique presque. Mais pour mes camarades j'étais « La grosse vache ». C'est connu, il faut toujours quelqu'un qui s'en prenne plein la tête. Je ne sais pas trop pourquoi, c'est comme ça. Sans doute que ça rassure les autres, ça leur permet de se sentir bien dans leur peau, puis ça crée des liens entre eux. Je ne sais pas en fait.

Alors voilà, c'était moi le souffre douleur de ma classe. Et j'allais pendant deux ans m'en prendre plein la tête presque quotidiennement. On me tirait les cheveux, m'insultait, m'humiliait, me jetait des pierres, me frappait, me crachait dessus et bien sur juste par ce que j'étais grosse.

Il va sans dire que je me suis isolée de plus en plus chaque jours. Je restais enfermée chez moi quand je n'avais pas cours, voyant seulement une ou deux copines qui passait à la maison de temps en temps. Et pour combler ma peine, je mangeais. Certaine qui ont vécu des expériences similaires à la mienne sont peut être devenue anorexique. Ça ne m'étonnerait pas ! Moi j'ai pris mon rôle au sérieux ! J'étais une grosse vache, je n'entendais que ça, alors que fait une grosse vache ? Elle mange.

Je n'ai jamais parlé de ça à mes parents, je ne sais pas pourquoi. Je crois qu'au fond j'avais accepté mon sort. Sans doute que mes bourreaux étaient très persuasif ! Sans doute que la vie m'avait déjà bien affecté et m'avait enlevé mes forces. Alors au lieu de parler je priais. Toutes les nuits ou presque j'attendais mon miracle. Vous savez comme dans les films où cette fille fait un vœu à une étoile filante et se réveille le lendemain dans la peau d'une autre. J'ai fait ce vœu des millions de fois, il ne s'est jamais réalisé.



Heureusement, mon calvaire a fini par prendre fin suite à un événement quelque peu marquant dont je ne dévoilerais rien ici. Et au cours de mon année de 5ème j'ai changé de collège.

Dans ma tête c'était un peu « Cynthia, personne ne te connais ici, saisie ta chance et ne te laisse plus faire ». Et c'est ce que j'ai fait ! J'ai repris du poil de la bête ! Je ne dirais pas que je n'ai jamais subit d'insulte après ça, mais je ne les ai jamais prise en victime. Je n'ai jamais laissé l'occasion à personne d'être mon bourreau ! Par contre, ma courbe de croissance, elle, a prit son envole. Je n'ai jamais réussi à retrouver une stabilité. Peut être que j'ai été trop marqué, peut être que je suis restée trop gourmande, peut être que … Je ne sais pas en fait. Enfin si je sais que j'ai toujours été gourmande LOL et marquée sans doute, sinon je ne penserais même pas à en parler ici.



Bref, voici la première partie de mon histoire d'obèse. Quant on est comme je suis, les gens ont vite fait de vous juger. Il n'y a pas de question à se poser, vous êtes gros = vous vous empiffrez ! C'est tellement simple que s'en est presque risible. J'aimerais que les choses aient été aussi simple. Sans doute que tout ce que j'ai fait pour conjurer le sort par la suite aurait eu plus de succès.



Peut être que ce que je viens de vous livrer vous fait de la peine, si c'est le cas j'en suis désolée. Je ne ressens pour ma part aucune peine. Même la colère n'existe plus. J'ai même plutôt le sourire quand j'y repense, non pas que ces années soient un bon souvenir pour moi aujourd'hui. Mais ces années ont contribué à faire de moi celle que je suis. Et je suis fière de la personne que je suis devenue. Je ne suis pas riche, mon niveau social est nul d'ailleurs LOL. Je n'ai pas de belle voiture, de belle maison mais je figure sans doute au rang des personnes les plus riches de ce monde. C'est vantard hein ? Mais c'est ainsi. Mon cœur est capable de compassion, d'amour, de respect, de tant de chose qu'il me serait impossible de vous les lister et de toute façon ce serait bien inutile. Toutes ces personnes qui ont utilisé mes faiblesses contre moi ont contribué à me rendre plus forte sous bien d'autres aspects. Et je peux vous dire que connaissant la vie de certains d'entre eux aujourd'hui, je ne m'en sors pas si mal LOL ! Alors je n'oublie pas oui, mais je pardonne. Je pardonne l'ignorance de l'enfance. C'est tout ce dont je suis capable, mais c'est déjà pas mal non ?




Le bonjour et la bienvenue !

Dans ce blog je vais me dévoiler à vous et vous raconter mon histoire qui ressemble sans aucun doute à beaucoup d'autres mais qui est unique tout de même. 
J'aimerais en parler déjà pour aider des personnes qui s'interrogent, pour correspondre avec des personnes qui ont la même décision que moi et avec n'importe qui que cela pourrait intéresser en fait ! ^^ 

Alors qui suis-je ? Je m'appelle Cynthia, j'ai 30 ans, deux enfants et un homme exceptionnel. Je vis en Ile-de-France et je ne travail plus depuis bientôt 3 ans pour élever mon petit dernier et aussi pour m'occuper de ma santé. 

Si j'ai décidé de faire une sleeve c'est bien sur que je suis obèse. Mon médecin traitant ne s’inquiétait pas pour moi car je n'avais pas de diabète, de cholestérol ou de maladie grave découlant de l'obésité, mais pour moi les choses étaient plus difficiles à admettre. 

Je mesure 1m73 et pesais au moment de ma sleeve 135 kilos. J'ai déjà fait moins, autours de 90 kg il y a une dizaine d'années et plus de 140 voir peut être même 150 sans que je l'ai su, un peu avant ma grossesse. J'ai eu la chance de toujours bien porter ce poids, en tout cas c'est ce que l'on m'a toujours dit. Que j'étais belle malgré mes kilos, que j'avais de la chance d'être proportionnée. Je le pensais aussi, je ne me suis jamais vu comme étant obèse. Je me trouvais même plutôt canon LOL ! Il en faut bien des grosses canons après tout ! ^^. 
Mais quand je me voyais en photo, là c'était la catastrophe comme pour bien des femmes même beaucoup plus mince que moi ! Mais j'ai continué à me "voiler la face". J'émets une réserve au terme "me voiler la face" car j'ai toujours eu conscience de mon problème mais je ne le voyais pas comme tel. Pour moi c'était juste un état que je devais accepter et c'est ce que je faisais. 
Il faut dire que pour l'accepter aussi bien j'ai eu depuis bientôt 10 ans un homme formidable qui m'a aimé d'un amour si fort qu'il aurait donné confiance à quiconque ! Il a toujours été une grande force pour moi et m'a permis de vivre mon "malheur" avec le sourire et surtout d'accepter ce corps qui semblait se battre contre moi depuis toujours. 
Car oui j'ai toujours été ronde, sauf sans doute avant mes 10 ans. J'ai toujours souffert de moqueries, de pouvoir m'habiller ou me chausser comme les autres, de ne pouvoir courir sans devenir écarlate et au bord de la crise cardiaque ^^ ... Autant dire que comme 100% des obèses j'ai vécu des moments très dure, de honte, d'humiliation et de désespoir ! 
Je suis peut être catégorique quand je cite 100% des obèses, mais je suis convaincu qu'on ne s'accepte jamais intégralement quant on est obèse, en tout cas on y travail pour vivre enfin en harmonie avec sois. Ce n'est jamais facile et évident. 

Pardonnez mon égarement dans la rédaction de cette article. J'ai tant de chose à dire que j'en oublie sans doute l'essentiel. Je n'ai pas l’âme d'une romancière mais peut être qu'à force de rédiger ça viendra ! Ma présentation est sans doute bien incomplète, mais de toute façon quelque ligne ne suffisent pas à faire le tour d'une personne et l'histoire qui va suivre étant la mienne, elle se complétera forcément :). 
Bravo d'avoir eu le courage de lire jusqu'ici ! Et surtout merci :)